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histoire:st_charles_borromee

 rosace de Saint Charles Borromée

On ne retient généralement du concile de Trente que le rite tridentin, communément appelé de Saint Pie V, sans précisément connaître ses origines. Mais les cinq siècles de prééminence religieuse dans laquelle a baigné l'Europe catholique1) jusqu'à la seconde guerre mondiale, on les doit aux travaux de ce concile et à ceux qui furent les artisans d'une réforme en profondeur de l'Église catholique romaine à l'époque : et Saint Charles Borromée fut probablement le plus grand parmi ceux-là.

Saint Charles Borromée

L'un des principaux artisans du concile de Trente


Peu de prélats de la Renaissance ont eu autant d'influence sur la vie de l'Église : issu de la noblesse lombarde, humaniste, lettré, homme d'Église, secrétaire du pape Pie IV, son oncle, et chargé par celui-ci de re-convoquer et de clôturer le Concile de Trente entre 1562 et 1563, organisateur infatigable de l'Église, cardinal-archevêque du diocèse ambrosien2), collaborateur des successeurs de son oncle sur le trône de Saint Pierre (Saint Pie V et Grégoire XIII), il fut un modèle pour l'ensemble du clergé dans l'application rigoureuse de la lettre et de l'esprit du concile. Plusieurs livres ne suffiraient pas à couvrir la biographie, la personnalité et l'œuvre de l'homme et du saint : nous n'en donnerons que quelques aperçus dans les limites de cette page.

Les origines d'une vocation

Né à Arona sur le lac Majeur dans le château des Borromée3) le 2 Octobre 1538, Charles est destiné à la carrière ecclésiastique vers l'âge de sept ans ; à douze ans il reçoit l'investiture d'abbé d'Arona, fief de famille, mais déclare qu'il fera don des revenus correspondants aux pauvres. Il part étudier le droit, la théologie et les lettres antiques à Pavie de 1552 à 1559.

Peu après sa Licence en doit canonique et civil, le cardinal Gian Angelo De Medici4), son oncle maternel, est élu pape sous le nom de Pie IV. Le 31 Janvier 1560, Charles est nommé cardinal par son oncle qui l'emploie aussitôt comme secrétaire tout en le couvrant de nominations, de charges et de rentes5). Le 8 Février il est nommé administrateur apostolique du diocèse de Milan.

L'homme de la Renaissance

Durant la première partie de son séjour à Rome il mène la vie fastueuse et brillante, quoique moralement irréprochable, d'un grand seigneur de son rang : il aimait la chasse, les jeux, la musique6) ; il fonde l'Académie des Nuits vaticanes7), tout en se préoccupant d'accroître les possessions et la puissance de sa famille.
Mais la mort imprévue de son frère Frédéric le 19 Novembre 1562 provoque en lui un changement radical.

L'homme d'Église

Au lieu de prendre la place de son frère disparu comme chef de famille, Charles choisit de se mettre au service de Dieu : changeant de vie, il se fait d'abord ordonner prêtre puis archevêque de Milan. Il entreprend une formation théologique approfondie ; prenant comme guide spirituel le père Ribera, jésuite, il mène une vie d'ascèse tellement stricte qu'initialement elle déplaît au Pape, son oncle. Celui-ci finit par se laisser convaincre et adopte en grande partie les modes de pensée de son neveu8).

Le travail le plus important accompli par Charles durant ces années fut la reconvocation et la bonne conclusion du Concile de Trente (1562-1563). Immédiatement après, Charles s'employa activement à l'approbation papale des décrets du Concile, à leur diffusion et à leur application dans toute l'Église. Il poursuivra ce travail en tant qu'archevêque de Milan en collaboration étroite avec les successeurs de Pie IV, St Pie V et Grégoire XIII.

Archevêque de Milan


Milan était le siège métropolitain de quinze évêchés éparpillés en Lombardie, au Piémont, en Ligurie et en Suisse (Tessin). Ce diocèse était un vaste organisme9), densément desservi par les institutions religieuses10). Charles, en tant qu'archevêque et sur demande expresse des souverains Pontifes, eut à prendre en charge l'application des réformes tridentines pour l'ensemble de ces diocèses.

Son action pastorale

Alors qu'il travaillait à la conclusion du Concile de Trente, Charles réfléchit à la manière d'appliquer les décrets de ce dernier en tant qu'archevêque de Milan : l'œuvre de réforme pastorale devait s'appuyer sur les deux piliers suivants :

  • D'une part, après des décennies d'absence d'une conduite effective, il était nécessaire de donner au diocèse des règles nouvelles, précises et pratiques, en phase avec la nouvelle réalité ; dans ce but il s'appuya sur les Conciles et les Synodes Provinciaux.
  • D'autre part Charles jugeait indispensable pour la vie de l'Église le contact direct de l'évêque avec le clergé et les fidèles.

Sur le premier point Charles déploya une intense activité synodale, réunissant pratiquement une fois par an l'ensemble du clergé afin de l'adresser directement et l'informer des nouvelles règles pastorales en cours d'élaboration. Parallèlement à cette activité Charles dirigeait les Conciles Provinciaux en vue de l'application concrète des décrets du Concile dans tous les diocèses suffragants. Recueillis par Charles en personne, les actes des onze Synodes et des six Conciles Provinciaux11) eurent une influence durable pour le rénovation de l'Église en Italie et au-delà des Alpes.

La fondation des séminaires et la réforme du clergé

Tout en résidant à Rome Charles se préoccupa de la fondation de cette nouvelle institution créée par le Concile et il confia la direction du séminaire milanais aux Jésuites. Le grand séminaire fut installé dans le bâtiment qu'il fit ériger Corso Venezia, lieu où furent formés des générations de prêtres jusqu'en 193012). Des petits séminaires ou des établissements spécialisés furent créés dans tout le diocèse. Traditionnellement accomplie au sein des paroisses, la formation du clergé évolua avec une sévère sélection des candidats au sacerdoce et leur préparation spirituelle et intellectuelle. En 1579 la direction des séminaires passa des Jésuites aux Oblats diocésains13) dont les prêtres étaient à la disposition de l'archevêque.

Dans le cadre de la réforme, l'unification du clergé diocésain avec la suppression corrélative du clergé décumain14) ne fut pas très bien accueillie et provoqua l'attentat du 26 Octobre 1569 : alors qu'il était en prière, un frère de l'Ordre des Humiliés lui tira un coup d'arquebuse dont Charles réchappa miraculeusement. L'Ordre en question fut supprimé peu après.

Les visites pastorales

Le Concile de Trente avait institué l'obligation de résidence des évêques, les séminaires, ainsi que le devoir de visite pastorale du diocèse par son évêque, règles nouvelles qui contribuèrent grandement à la rénovation en profondeur de l'Église. Charles en fut l'interprète exemplaire et débuta en 1566 par la visite de la cathédrale15) et des églises du centre-ville, avant de les étendre au vaste archidiocèse. Ces visites, très éprouvantes, se déroulaient de la manière suivante :

  • Quelques jours avant la visite, la communauté paroissiale recevait une délégation composée de prêtres de l'archevêché qui invitaient les fidèles à la prière, célébraient les Quarante-huit heures ecclésiastiques et réglaient les problèmes juridiques et ecclésiastiques qui ne nécessitaient pas une intervention directe de l'archevêque.
  • Le jour de sa visite, Charles se présentait avec une suite modeste et était accueilli par le peuple qui l'accompagnait en procession jusqu'à l'église : une messe solennelle était célébrée au cours de laquelle Charles distribuait la Communion en personne. C'était également le moment des confirmations.
  • Ensuite Charles se mettait à la disposition de tous ceux qui voulaient s'entretenir avec lui, fûssent-ils rustres et ignorants, tout en s'informant des modes de vie chrétiens de la communauté.
  • Enfin Charles donnait des indications très précises aux prêtres sur la tenue des registres paroissiaux, sur les mesures en vue d'élever le niveau de vie chrétien et pastoral de la paroisse.

Il faut, pour comprendre la nouveauté de cette action pastorale, se mettre à la place des contemporains : il leur paraissait en effet incroyable qu'un prince de l'Église se rendît dans les paroisses les plus reculées, par des routes à la viabilité aléatoire, afin d'administrer personnellement l'Eucharistie et la Confirmation, à prêcher aux montagnards et à dormir dans les maisons misérables des curés, se sustentant de lait, pain et châtaignes.

Instruction et prédication

Charles s'investit personnellement dans la prédication au peuple, aiguillonnant tout le clergé milanais par son exemple. Il préparait généralement ses sermons de nuit, en rédigeant une sorte de synoptique ; ses prédications étaient émouvantes, souvent centrées sur la Passion du Christ, et se concluaient fréquemment par une prière.
Au-delà des sermons, Charles était conscient qu'une formation religieuse systématique était indispensable au peuple. Il revalorisa une institution fondée à Milan en 153616), la Compagnie de la Doctrine chrétienne. Charles fit en sorte que la Compagnie fût instaurée dans toutes les paroisses : les fidèles étaient invités à s'inscrire et les curés avaient l'obligation d'enseigner le catéchisme au peuple le dimanche après-midi. Cette catéchèse systématique ne contribua pas peu à l'élévation du niveau culturel et religieux de la population milanaise. Enfin Charles réserva une attention particulière à la formation des enfants et promut des leçons où ils apprenaient à lire et à écrire avant le catéchisme proprement dit.
La formation du peuple passa également par d'autres œuvres17) et Charles envisagea, peu avant sa mort, d'associer aux prêtres oblats, des laïcs oblats18).

La rénovation du culte ambrosien

Le Bréviaire et le Missel romain furent réformés sous les pontificats de Saint Pie V et de Grégoire XIII, pour les mettre en accord avec l'esprit du Concile de Trente. Bien que des membres de la Curie romaine envisageâssent la suppression des rites particuliers, Charles défendit vigoureusement le rite ambrosien et chargea l'érudit Pietro Galesino de restituer à cette liturgie ses formes originelles tout en la mettant en conformité avec les nouvelles règles issues du Concile.

Les institutions culturelles et sociales fondées par Saint Charles

 "Collegio Borromeo (Pavie)", Wikimedia Commons, domaine public

  • Fondation (1561) et construction (1564-1568) de l'Almo Collegio Borromeo à Pavie pour les étudiants pauvres ; cette institution existe toujours.
  • Fondation de l'université de Brera à Milan, inaugurée en 1572, avec les facultés de lettres, philosophie et théologie, initialement confiée aux Jésuites. Elle fut réorganisée par Marie-Thérèse de Hongrie en 1776.
  • En 1580 Charles obtient du pape Grégoire XIII l'autorisation de conférer les licences en théologie, à l'origine de la création de la Faculté pontificale de théologie d'Italie du Nord.

Charles ne s'employa pas moins à soulager les pauvres par la fondation de :

  • l'Ospedale des poveri mendicanti e vergognosi della stella19) afin de leur procurer un abri nocturne ;
  • la Casa del soccorso20) où étaient accueillies les femmes mariées abandonnées ou maltraitées, reprenant en cela une idée d'Isabelle d'Aragon ;
  • trois institutions destinées aux prostituées : l'Œuvre de Ste Marie Égyptienne, l'Œuvre de Ste Valérie et l'Abri de Ste Marie-Madeleine ;
  • la maison de Ste Catherine et celle de Ste Sophie qui recueillaient les orphelines pauvres.

Citons, parmi les autres initiatives de Charles :

  • le Mont-de-Piété,
  • l'assistance et l'hospitalisation gratuites pour les malades pauvres.

Pendant la famine de 1570 il institua cing cuisines populaires et fit importer à Milan les aliments de première nécessité, vendant par la même occasion la principauté d'Oria héritée de son frère Frédéric et employant les quarante mille écus à soulager les pauvres.

Les conflits avec le pouvoir politique

Animé d'un zèle missionnaire ardent, Charles eut des conflits avec le gouverneur espagnol de Milan sur des questions qu'il retenait de sa sphère d'action : la liberté de l'action pastorale, l'interdiction des bals le jour de fête religieuse, la tentative d'anticiper le carnaval ambrosien afin d'introduire à Milan le Mercredi des Cendres, l'arrestation de quelques nobles pour comportement immoral.
Le conflit, initialement larvé, prit un tour plus guerrier avec l'occupation militaire par le gouverneur espagnol d'Arona, fief des Borromée. Le conflit se résolut par la nomination d'un nouveau gouverneur, Philippe II d'Espagne ayant été convaincu entre temps que Charles n'était animé que d'un esprit religieux fervent.

L'homme de Dieu


En tant qu'archevêque de Milan, Charles eut à cœur d'être, à l'imitation de Jésus Christ, le bon pasteur qui guide son peuple, disposé à offrir sa vie : il ne s'agissait pas de paroles en l'air et il le démontra en demeurant à Milan pendant la peste de 1576-77 alors que les autorités civiles s'étaient retirées de la ville. La quantité de travail qu'il assuma est impressionnante et il réduisit son temps de repos à quelques heures de sommeil chaque nuit, sans négliger la vie spirituelle.
S'engageant dans une intense vie de pénitence, il réduisit son train de vie au point de renoncer à tous les bénéfices ecclésiastiques dont il avait été doté par la naissance et par son oncle, le pape Pie IV ; il modifia le blason nobiliaire des Borromée, ne laissant subsister que la devise Humilitas ; la cour archiépiscopale -personnel de service, carrosses, chevaux- fut réduite au strict minimum. Il ne prit plus qu'un maigre repas par jour et jeûna les mercredi et vendredi ; même son train de vie était réduit à la plus extrême simplicité, mangeant peu, dormant sur la paille, ne portant sous les habits ecclésiastiques que des vêtements frustes et rapiécés.
Carlo Cesi (1622-1682), St Charles Borromée parmi les pestiférés, Wikimedia Commons, domaine public

Parmi les pestiférés

Faisant suite à la descente des lansquenets en Italie à l'occasion de la guerre de succession du duché de Mantoue, la terrible peste qui frappa Milan entre 1576 et 157721) conduisit les autorités civiles à quitter la ville à la suite du gouverneur Antonio de Guzmán. Les malades étaient transportés au lazaret de Porta Venezia où des soins palliatifs leurs étaient prescrits à distance par les rares médecins restés en ville.
Le comportement de Charles fut totalement contraire : en visite pastorale à Lodi au moment où la pandémie fut officiellement proclamée, il rentra à Milan et, à partir de ce moment et jusqu'à la fin du fléau, fut l'unique point de référence pour la population. Non seulement il demeura en ville mais il eut le courage de visiter les malades contagieux et leur administrer personnellement les sacrements, que ces malades fûssent enfermés au lazaret ou qu'ils se trouvâssent dans des maisons perdues au fin fond des campagnes. Présent partout où on le sollicitait, il employa ses biens au soulagement des malades et publia un corpus de règles pour l'assistance aux pestiférés lequel, considéré exemplaire à l'époque, fut réimprimé à l'occasion de la peste de 1630.
Quand l'épidémie prit fin, le souvenir du dévouement, du courage et de la charité de l'archevêque resta au cœur des Milanais et la peste fut surnommée la “peste de Saint Charles”. En remerciement pour la fin de la peste, le gouverneur de Milan et Charles firent ériger l'église de Saint Sébastien qui depuis cette date est le temple de la commune de Milan.

La dévotion à Jésus crucifié et les pélerinages au Saint Suaire de Turin

Charles avait une dévotion particulière pour la Passion du Christ ; le désir de vénérer le Saint Suaire et la résolution d'un vœu qu'il avait formé pendant la peste l'amenèrent à effectuer plusieurs pélerinages. Propriété des ducs de Savoie, le Saint Suaire était conservé à Chambéry. En hommage à Charles et pour abréger son voyage, le duc Emmanuel-Philibert fit transporter la grande relique à Turin.

Le premier pélerinage commença le 6 octobre 1578 ; Charles partit à pieds avec une suite restreinte. Le voyage dura quatre jours, sous la pluie et sur des routes boueuses, le petit groupe priant sans interruption tout au long du chemin. Accueilli à Turin par l'archevêque, le duc de Savoie et ses fils, il fut aussitôt conduit à la chapelle où le Saint Suaire était conservé. Le pélerinage se poursuivit encore huit jours pendant lesquels Charles eut à cœur de célébrer la messe à l'autel du Saint Suaire. Charles vint encore à Turin en 1581, 1582 et 1584 : chaque déplacement était accompagné de nombreuses heures de prière et précédé de jeûnes très sévères.

Mort...

 la châsse de Saint Charles Borromée, placée sous l'autel de la cathédrale de Milan, Wikimedia Commons, domaine public Âgé de 45 ans en 1584, souffrant de diverses affections mineures, Charles ne manqua à aucun de ses devoirs. Au mois d'octobre il se rendit au Sacro Monte de Varallo pour y accomplir les exercices spirituels sous la direction du jésuite Francesco Adorno. Priant intensément, il fut saisi d'une forte fièvre. Malgré son état de santé il ne renonça pas à se rendre le 29 octobre à Ascona, en Suisse, pour la fondation du Collège Papio par délégation du Pape. Le 1er novembre, au cours de la cérémonie, Charles fut saisi d'une douleur intense. Rapatrié par voie fluviale22), il était de retour à Milan le lendemain. Les médecins désespérant de son état, Charles demanda le Viatique et l'Onction des Malades. Il expira vers 9 heures au soir du 3 novembre 1584.
La cité entière prit le deuil de son pasteur, probablement autant qu'elle le fit pour Saint Ambroise douze siècles plus tôt.

... et canonisation

Immédiatement après sa mort, sa sépulture23) devint l'objet d'un culte populaire. Avec l'approbation unanime des autorités civiles, les Oblats de Saint Ambroise demandèrent l'ouverture du procès de canonisation dès 1601 ; sa sainteté fut officiellement proclamée en 1610.

L'héritage de Saint Charles Borromée


Son œuvre en tant que réformateur et homme d'Église est considérable.
Il est difficile de se représenter l'état de déliquescence de l'Église catholique romaine vers la fin de Moyen-Âge et pendant la Renaissance : pasteurs, à la limite de l'incroyance24), vivant, loin de leurs ouailles, des rentes de leurs charges… Les princes de l'Église faisant des bâtards et érigeant des palais à Rome25), entretenant une cour d'artistes et de lettrés (ce que l'histoire retient volontiers) et de compagnes de lit (ce qu'on oublie souvent).
Par son énergie et son travail, Charles brisa ce cycle auto-destructeur et revigora l'Église. Après lui la page sera tournée définitivement : évêques et prêtres devront désormais assumer avec dignité les devoirs de leur charge, tel le bon Pasteur s'occupant de ses brebis. Ce renouvellement en profondeur eut d'autres répercussions religieuses autant que politiques :

  • la victoire de Lépante n'aurait pu avoir lieu dans une Europe divisée par les querelles religieuses et affaiblie par le piètre exemple de ses guides spirituels quelques dizaines d'années auparavant ;
  • l'un des premiers à appliquer la lettre et l'esprit de ces réformes en France fut, à partir de 1608, le jeune Armand Jean du Plessis26) dans son diocèse de Luçon ;
  • Jean-Jacques Olier de Verneuil, dit aussi « Monsieur Olier », mystique et prêtre français qui créa le premier séminaire français à la suite du concile de Trente et fonda la compagnie des prêtres de Saint-Sulpice. Sa communauté a participé à l'essor des missions dans les campagnes de France, aux développements des séminaires en France et à l'évangélisation du Canada.

D'une manière plus familière, Saint Charles Borromée est resté cher au cœur des Milanais et des Lombards, ce que nous décrivons dans la suite.

1)
parfois à son corps défendant, comme la France depuis l'épisode révolutionnaire.
2)
diocèse de Milan ; de Saint Ambroise, son premier évêque
3)
le groupe des îles homonymes de ce lac faisait partie de leurs domaines
4)
Issu de la petite noblesse milanaise ; aucune relation avec les Médicis de Florence.
5)
Ce qui était l'usage autrefois et perdura jusqu'au XVIIème siècle
6)
lui-même jouait du luth et du violoncelle
7)
Un salon d'un haut niveau culturel qui vécut de 1562 à 1565.
8)
Les nominations cardinalices au Consistoire de 1565 reflètent ce changement avec la nomination de prélats d'une haute valeur morale et théologique qui bénéficiaient de la considération de Charles
9)
Plus de 2000 prêtres diocésains ; autant de religieux dont 1200 prêtres, 3400 religieuses
10)
Environ 800 paroisses, plus d'un millier d'églises et 900 chapelles ; 740 écoles de la doctrine chrétienne, 886 associations pieuses ; 24 lieux d'assistance destinés aux pauvres -plus de 100 000 personnes secourues, soit le sixième de la population de l'époque-, 16 hospices et hôpitaux et une multitude d'autres fondations charitables.
11)
Acta Ecclesiæ Mediolanensis, consultables en ligne.
12)
date de transfert du grand séminaire à Venegono Inferiore
13)
dits “de Saint Ambroise”, ultérieurement “des Saints Ambroise et Charles”
14)
prêtres de campagne qui avaient leurs propres règles.
15)
Duomo de Milan
16)
par Castellino da Castello, prêtre intelligent qui se faisait aider par un groupe de laïcs bien formés.
17)
En particulier : la Confrérie du Très-Saint Sacrement pour le culte eucharistique, la Confrérie de la Sainte Croix, pour l'imitation de Jésus crucifié, celle des Disciplinati qui portait réconfort aux condamnés, la compagnie de Sainte Ursule…etc…
18)
idée non réalisée à l'époque mais reprise plus tard dans la cadre de l'Action catholique
19)
hopital des mendiants et abandonnés de l'étoile
20)
maison de l'assistance
21)
décrite dans le chapitre XXXII du roman historique "les Fiancés" d'Alessandro Manzoni
22)
via le Naviglio, le canal qui unit le lac Majeur à Milan.
23)
sous l'autel de la cathédrale de Milan
24)
voir à ce sujet la vaste étude de psychologie collective à laquelle donne lieu le problème de l'incroyance, écrite par Lucien FEBVRE : le problème de l'incroyance au XVIe siècle - la religion de Rabelais
25)
selon les termes de Roger Peyrefitte dans son roman au parfum de scandale Les clés de Saint Pierre
26)
futur cardinal de Richelieu
histoire/st_charles_borromee.txt · Last modified: 2017/01/20 18:36 by admin